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 « If I'm lying here, will you take me home ? »

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Sixtine
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Sixtine
MessageSujet: « If I'm lying here, will you take me home ? »   « If I'm lying here, will you take me home ? » EmptyLun 4 Jan - 3:17

You say space will make it better
And time will make it heal
I won’t be lost forever
And soon I wouldn’t feel
Like I’m haunted


cyrcam • 923 mots
musique

Le vent griffait sa toison avec la furie propre aux grands déments.
Les doigts incorporels s'insinuaient dans les plis du pelage lilial et les secouaient en tous sens, mêlant en une seule et même masse la douce laine molletonnée du sous-poil et les longues mèches immaculées de la couche supérieure, non moins dense mais peut-être plus rêche au toucher. Comme un vieil ami, le mistral hurlait aux oreilles de la nordique que sa place n'était pas ici, que ses terres se situaient bien loin dans le nord, là où la région prenait une majuscule et où le simple fait de la nommer renvoyait des images de banquise et de neige, de congères et d'ours polaires.

Les violentes rafales lui semblaient caresses, habituée qu'elle était des caprices polaires, campée sur ses pattes maigres et surplombant le paysage qui manquait cruellement de glace à son goût. Aussi absurde que cela pouvait-il l'être, Sixtine cherchait l'horizon avec la frénésie du désespoir, son regard azuréen se heurtant aux montagnes qui encadraient Ithaque. Ricochant en échos silencieux, ses pupilles bondissaient de falaises en saillies, coulant dans les creux et escaladant les versants, à la cherche d'un point de fuite, d'une infinité liquide qui l’appellerait en son sein.

Était-ce ça, le mal du pays ?


Depuis son arrivée, la femelle n'avait pas même eu le privilège de voir un carré de ciel bleu ; il lui fallait subir des tests de socialisation, et endurer la mise en place et le retrait d'un collier dont les mailles lui rentraient encore dans la chair, outil de torture qu'elle aurait sans nul doute refusé avec énergie si encore elle avait été dans son état normal. Mais voilà, à quoi bon ? A quoi bon luter ? Placide – éteinte – elle avait attendu que les chiens qu'on lui présentât repartent aussi vite qu'ils étaient arrivés. Elle ne bougea pas une oreille quand des mains se posèrent sur elle, sa peau vibrant lorsque le collier coulissait sur sa nique par prévention. Oh, comme ils avaient raison. Quelques semaines plus tôt, le moindre membre n'aurait pu passer le seuil de sa cage sans en ressortir mordu à vif. Mais rien n'était plus comme avant. Sa meute avait péri, son maître regardait le ciel, prisonnier d'une gangue de glace. Par sa faute. Par sa faute. Par sa faute. Par sa faute.

Lutter était vain.


Les tests passés avec succès – elle était étiquetée comme « soumise » dans les archives du refuge - on la mena vers les enclos. Tête basse, queue tombante, elle suivit sans résister, sans même penser ni prévoir. Sa tête était vide, et son âme d'un noir intense.

Une porte s'ouvrit.
Un courant d'air ébouriffa son poil.
Les muscles du bipède se bandèrent une seconde trop tard.

La poignée en cuir claqua sur le sol bétonné après avoir brûlé la main qui la maintenait, puis ondula derrière la chienne emballée, queue d'une comète d'un blanc pur qui avalait l'air à pleine gueule. Sixtine n'aspirait à rien, mais crever de faim était préférable que le sort qu'on lui destinait en refuge.

A son cou, le collier cliquetait, objet qu'elle n'avait jamais supporté mais qui n'avait plus la moindre importance ; ses foulées précipitées la menèrent dans la cour clôturée, et chaque bond avant le grillage lui permirent de bander ses muscles et d'allonger son galop pour préparer son saut.  
A un mètre environ, elle se projeta dans les airs, et ses pattes crochetèrent les mailles à la faîte de la barrière. En équilibre instable, elle calcula sa réception, serra les crocs et se jeta dans le vide.

L'impact fut rude mais la chance était avec elle : la laisse ne s'était prise nul part et les hommes étaient bien trop lents pour une nordique entraînée. Ses pattes la menèrent jusqu'à un ancien manège, et de bonds en bonds, elle parvint sur le toit où elle se tapit, discrète et haletante.
Elle décida d'y rester le temps de retrouver ses esprits, et ronger la laisse semblait être une occupation tout à fait attrayante pour passer le temps.
Elle s'y attela, et ce fut bien après que l'observation du paysage devint sa priorité.

Un bruit la fit se retourner, alors que ses griffes se crispaient et se décrispaient sur les tuiles poussiéreuses de son piédestal. Un vieux sac de foin était tombé du grenier, répandant son contenu infesté de fourmis sur le sol d'un gris bien trop terne. Le hasard intriguait la husky, et tête haute, elle scruta attentivement les environs, le nez bien plus aux aguets que les yeux. Le vent était dans son dos, mais elle parvint à humer une fragrance canine, pellicule olfactive qui se colla contre ses récepteurs. Aussitôt, les oreilles de Six se rabattirent contre son crane et un long grondement sourd roula dans sa gorge pendant de pesantes secondes, s'éternisant et amplifiant pour s'achever dans un crissement de griffes.

Ce n'était pas le moment de la déranger.
En fait, dans cette ville bien trop moderne, jamais ne viendrait le moment opportun pour la déranger.
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Cyrcam
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Cyrcam
MessageSujet: Re: « If I'm lying here, will you take me home ? »   « If I'm lying here, will you take me home ? » EmptyLun 11 Jan - 20:48


Il s’était mit à penser qu’il n’y avait guère d’espoir pour lui. Le monde lui-même lui semblait hostile. Il se sentait fade, vide à l’intérieur, comme si quelque chose manquait pour qu’il se sente accepter ou à sa place. Ignoré, rejeté, battu. Il avait connu toutes les manifestations de la haine et de la colère à son égard. Mais il ne comprenait pas pourquoi. On semblait s’amuser à museler son cœur plus que ses crocs. Il se sentait repoussé et repoussant. Qui pouvait bien vouloir de lui en ce monde. Lui, indésiré, gênant, un poids que l’on transporte car on ne peut pas se résoudre à se couper le pied. Et aujourd’hui, même le vent semblait aller contre lui. Soufflant dans sa truffe, s’engouffrant dans ses oreilles, le repoussant lui aussi du chemin qu’il souhaitait emprunter. Cela faisait un moment que le vent et lui n’était plus « amis ». Il ne l’écoutait plus chanter depuis des lunes et tout semblait différent depuis lors.


Il se demandait parfois s’il n’aurait pas mieux faire de rester là où il était. De subir encore ce qu’il subissait par le passé. Car même si son désir de liberté le rongeait, il n’était pas seul. Il y avait son groupe, l’homme qui lui servait de maître, des sorties exceptionnelles dans les concours de chiens de traits. Une vie de souffrance mais remplie vaut-elle une vie désirée mais dont l’emprunte de la solitude se faisait de plus en plus présente ? Autrefois, il aurait répondu que oui, tout pouvait convenir tant que c’était le prix de la liberté. Aujourd’hui, il n’en était plus si sûr.

Le béton lui était désormais indifférent. Il se sentait prisonnier dans une cage si solide que rien ne pourrait en venir à bout, pas même la plus farouche des volontés. Il le voulait pourtant ! Comme il le voulait ! Revoir ce ciel, courir à nouveau pour autre chose que la fuite, pour autre chose que sa survie. Il voulait à nouveau aller au-delà de son corps, brûler sous l’effort et sentir ses muscles se surpasser en une douleur satisfaisante. Mais il n’était plus assez bon pour courir jadis, alors pourquoi le serait-il encore à présent ? IL n’avait personne pour qui se surpasser, personne pour qui courir à nouveau.

Il était seul.

Il n’était rien.

Juste un chien dont on ne voulait plus rien savoir.

Un chien sans maître.

Un rebus.

Tout à ses pensées il s’était égaré dans des quartiers qu’il ne connaissait que trop bien pour y avoir déambulé pendant plusieurs jours en quête de nourriture avant d’avoir trouvé son parc. Ils n’étaient pas accueillant mais le gaspillage des humains offrait une source de nourriture abondante quoique peu appétante. Mais quand la faim vous tiraille le ventre, il n’est pas bon d’être trop regardant sur ce qu’on ingurgite. Tout est bon pour survivre après tout. Il l’avait appris à ses dépends et cela s’était vite transformé en une espèce de credo. Pas qu’il l’ait choisi, il n’en avait simplement pas eu le choix.

Il n’avait pas le courage de faire demi tour, revenir sur ses pas et revoir les mêmes choses sentir les mêmes odeurs. Il continua jusqu’à la vieille écurie dont l’odeur de fumier et de foin pourri était à la limite du soutenable. Il éternua quelques fois dans les endroits où elle devenait trop dure à supporter, mais, même avec le bruit dont il était à l’origine, personne ne vint à sa rencontre. L’endroit semblait désert. Evidemment, depuis que l’endroit n’était plus utilisé personne n’y mettait une patte. Mais il aurait espéré rencontrer au moins un chien errant, comme lui, et avec qui il aurait pu échanger ne serait ce que des banalités territoriales et partir pour ne pas engendrer de conflits. Il voulait simplement un contact qui ne soit pas de la haine pure.

Car il ne pouvait alors donner en réponse qu’une image ternie de lui-même.

En passant dans un espace étroit, il se retrouva couvert de toiles d’araignées qui le contraignirent à s’ébrouer au plus vite, la substance collante pouvant attraper tout un tas de saletés qu’il ne désirait pas voir s’intégrer dans son poil déjà en piteux état, bien qu’il ne fut jamais d’une qualité exceptionnelle comme il avait pu le voir chez certains autres chiens. Tout à son affaire, il ne se rendit pas compte de la précarité de certaines installations et fit chuter un vieux sac de foin. Il sursauta et se figea durant quelques secondes, certain d’avoir entendu un bruit en réponse à celui causé par le sac.

Tendu, les oreilles dressées, il prit tout de même sur lui et avançait pour se sortir de ce défilé étroit. Car s’il y avait bien quelqu’un dans cette partie de l’écurie, rien ne laissait penser que cette présence serait amicale, et, dans de telles circonstances, mieux vaut toujours avoir un plan de replis ainsi qu’une vue dégagée sur les alentours afin d’évaluer et de réagir au plus vite face à une situation qui pourrait se révéler être critique.

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Sixtine
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Sixtine
MessageSujet: Re: « If I'm lying here, will you take me home ? »   « If I'm lying here, will you take me home ? » EmptyLun 11 Jan - 22:33


attends que la musique commence pour lire !
cyrcam • 804 mots

Il lui fallut un moment avant de comprendre que des larmes mourraient sur son pelage d'argent. Des stries mouvantes départageaient son poil en masses hirsutes, sans parvenir à s'infiltrer dans l'épais sous-poil, à l'intérieur de la carapace veloutée.
Ses yeux se levèrent vers le ciel un instant.
Le bleu se heurta au gris, la mer frappait l'anthracite.
Les nuages ne lui renvoyèrent aucune réponse.

Troupeau déchaîné, béliers aux sabots ferrés de titane, ils galopaient en hordes furieuses, frappant la voûte céleste qui vibrait d'échos que les hommes nommaient tonnerre. Six elle, semblait voir les animaux lancés dans des duels meurtriers, leurs cornes s'entrechoquant, leurs crânes butant les uns sur les autres. Cabrés en équilibre instable, ils foutaient l'air de leurs membres secs, brassant les rafales glacées, mugissant comme des milliers de bêtes courroucées. Une seule gorge pour des millions de cris retenus. Lutte titanesque, d'une envergure qu'elle n'imaginait pas.
Le troupeau se déplaçait à vue d’œil, créant une cadence qu'il fallait suivre, toisons d'argent contre laine d'ébène, zébrant parfois le ciel, ils semblaient se diriger vers le sud, enveloppant secondes après secondes Ithaque dans une chape brumeuse et lourde, à l'atmosphère épaisse et humide.

La pluie n'avait jamais gêné les chiens ; elle était à l'instar du soleil et du gel, un élément qu'on rencontrait à certaines périodes de l'année et pas d'autres. Rythmant l'arrivée des grands cerfs, le départ des oiseaux migrateurs, le début des courses de plusieurs semaines. Ces phénomènes n'étaient ni plus ni moins qu'un métronome marquant des périodes de vie qu'il fallait endurer. Coussinets écorchés, ladre brûlé, nez gercé, c'était tout simplement normal.
Mais pour les humains...
Tout était propice à la lutte.

Déjà, la chienne voyait fleurir dans les rues des nappes de couleur vive, virevoltant au gré des bourrasques sans jamais s'envoler, solidement maintenues par un pied lustré que les bipèdes entouraient de leurs mains. Leurs cheveux se voyaient couverts d'étoffes diverses, leur pas se pressait et leurs visages se fermaient.
La pluie. Y'avait-il seulement quelque chose de plus normal en ce monde ?
Le bruissement continu des conversations s'atténuait, mouché par l'éclat de milliards de gouttes sur un sol bétonné qui n'aurait jamais du entraver la terre mère. L'élément reprenait peu à peu ce qui lui appartenait, léchait les matériaux artificiels jusqu'à les éroder.
L'humain n'aimait pas la nature.
N'aimait pas ce qu'il ne pouvait pas contrôler, en définitive.
C'était d'ailleurs la raison principale pour laquelle la nacrée ne voulait plus rien avoir en commun avec eux. Ni leur odeur, ni leurs habitudes, encore moins leur confort. Elle avait vécu dans les confins de l'Alaska, à peine retenue par un grillage que la meute aurait pu ronger en deux heures. Et pourtant, jamais aucun chien n'avait fui Le Maître.
Tout simplement parce qu'il n'avait jamais envisagé l'idée de les contrôler.


Les rigoles du toit se muaient peu à peu en rivières miniatures, déviations sur déviations qui grossissaient le flux, jusqu'à atteindre le point de chute qu'était la gouttière rongée par la rouille. Les coussinets baignant dans les ruissellements, Sixtine avait perdu le fil de ses pensées et du temps. Absente, subjuguée par le doux clapotis d'une eau bien plus pure que celle dont on remplissait la gamelle des chiens du refuge, elle rêvait de se noyer dans un lac de cristal, frais comme la neige et doux comme la mort.
Le vent était dans son dos, soufflant contre sa croupe, portant son odeur à des kilomètres et masquant celle des autres. Seule la terre restait perceptible, exaltant cet arôme doux de moisissure et de mousse, ces fragrances de champignons d'écorce et de corolles fraîchement ouvertes pour l'occasion.

Elle avait perdu pied.

Son encolure s'arqua en un demi-cercle, et les yeux plongés dans ceux de sa réflexion, elle lapa les pleurs des cieux, hors du monde, hors de tout.
Intemporelle.

Des gouttes perlaient le long de ses lèvres, qu'elle eut rapidement fait disparaître d'un coup de langue habile, la tête à présent relevée. Les rouages tournaient à nouveau, semblant ne s'être jamais enrayés. Les aiguilles des horloges internes cliquetaient à nouveau, au rythme des griffes qui raclaient le bois inondé par l'averse.
Pas après pas.
Clic, clac.
Il s'approchait.
Clic, clac.
Assez proche pour lui jeter son empreinte olfactive à la gueule.
Clic, clac.
Deux oreilles, un regard qui mêlait curiosité et désespoir.
Des épaules osseuses et de lourdes pattes qui cessaient tout mouvement.

Les lèvres de la blanche s'étirèrent en un sourire, qui continua encore et encore à s'étendre. Dévoilant les canines, puis les incisives. Montrant les molaires et une langue impudique.
Le museau plissé, elle ne lui laissa pas le temps de bander ses muscles ; son cou jaillit comme celui d'une vipère, et ses crocs s'entrechoquèrent à quelques centimètres de son museau.
Les babines retombèrent sur un râtelier propre à lui sectionner les carotides.

» Tu pues.

... l'humain aurait-elle pu préciser. Elle n'en jugea pas l'utilité.

Sa queue battait ses jarrets en mouvements longs et réguliers.

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Cyrcam
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Cyrcam
MessageSujet: Re: « If I'm lying here, will you take me home ? »   « If I'm lying here, will you take me home ? » EmptySam 16 Jan - 3:11

Aujourd’hui,
J’ai entendu un arbre grincer.
Quelle douce mélodie,
Que d’ouïr ce géant soupirer.

Les murmures et les rumeurs se glissaient, volantes, gracieuses. Douces enfants du ciel, leurs soupirants aux yeux hagards n’ont guère le droit de leurs jeter un regard. Les mots sont vents, ils s’en vont, laissant dernière eux ces paroles que personne ne veut écouter. Souvent gémissantes, elles peinent à trouver une oreille qui leur conviennent. Elles chutent dans les pires tanières qui soient.  Et il les entendait, ces petites Euménides, créatures maléfiques, êtres de discordes, le sonder pour mieux le faire souffrir.

Elles chuchotaient, commandant aux éléments. Dont le vent afin qu’il morde sa truffe, la faisant se plisser pour éviter l’engourdissement, fermant ses yeux à demis  pour se protéger de leurs haleines alors que ses oreilles subissaient leurs cris strident. Elles tiraient sur ses poils, le déstabilisant, mettant tour à tour leurs poids associés d’un côté ou de l’autre de son corps, lui donnant un air pataud qui était pourtant propre aux chiots. Et leurs paroles restent sèches, froides.  Jolies jeunes filles si pleines de vies, âmes du verdoyant, jamais plus vous ne chanterez. Vous avez trop souffert et vous vous mourez lentement. Et lui aussi était fatigué de ces cris, de ces pleurs, de ces attaques. Leurs griffes sur son corps, ses coussinets meurtris d’avoir trop marchés, et plus encore dans des tessons de verres, lui rappelait son imprudence à chaque pas.

Il prit le temps de s’imprégner des odeurs de l’endroit. Reniflant et ayant une totale confiance en ses sens. Seules parties de lui qui ne l’avaient jamais trahie. Le vent toujours, s’engouffrait dans cet endroit lugubre, continuant à chanter ces macabres mélodies. Il ne parvenait pas à se détendre. C’était comme une impression ancrée en lui. Comme un souffle qu’il parvenait à sentir –malgré le mythe que cela constitue- à travers ses griffes, un tremblement, à peine un frisson qui s’insinuait en lui tel un serpent pour mieux répandre son venin dans son corps.

Il était las. Éreinté. Trouver un endroit calme où se reposer ne devrait pas poser de problèmes particuliers, l’ancienne écurie regorgeant de coins et de recoins des plus sordides aux plus confortables - compte tenu de l’état actuel de la structure – quand on prenait le temps de chercher et de les comparer entre eux. Il se dirigea presque machinalement vers le bâtiment dont l’état général restait convenable et qui conviendrai pour y passer la nuit. Il chercha longtemps tout autour de la bâtisse une faille qui lui permettrait d’accéder à l’intérieur, mais il faisait tout de même attention à rester discret, le vent ne soufflant pas dans le bon sens et cela l’empêchant de sentir une quelconque présence provenant de l’intérieur même de cet endroit.

Un trou dans le bois ferait l’affaire, se frottant à sa ténacité car étant trop large pour s’y faufiler normalement, il y parvint à grands renforts de contorsions plus invraisemblables les unes que les autres, car, avec l’appel du désespoir, le corps est capable du pire comme du meilleur. Quelques sons furent les seuls témoins de la scène, et disparurent bien vite dans l’humidité de la nuit qui avait décidé de verser quelques larmes afin de permettre à ses enfants mal aimés des hommes de se cacher sans craintes d’être poursuivit. D’autres croyaient qu’elle ne faisait que pleurer la perte du Soleil, mais dans ce cas, pourquoi ne pleurerait-elle pas constamment ? Selon Cyrcam, il était plus logique de croire que ce jour là, le monde entier fut suffisamment cruel dans son ensemble, les hommes et les bêtes tellement mauvais les uns pour les autres, qu’elle versait alors ses larmes pour leur rappeler qu’ils avaient ici un autre but. Un chemin à suivre.

Il s’ébroua.

Toujours tendu il s’avança encore à l’intérieur, remarquant immédiatement un lit de paille dans lequel il eut immédiatement envie de se reposer, même pour quelques secondes. Il ne sut pas vraiment comment cela arriva, mais il se retrouva nez à nez avec un autre chien. Une femelle à la robe hivernale d’une pureté sans pareil. Cela  lui rappela la neige des plus hauts sommets, qui parvenait à rester pure et protégée des humains. Cyrcam ne comprenait pas la dualité des hommes, cette tendance à toujours se battre entre eux alors qu’ils sont du même clan. Mais il n’était alors pas étonnant, avec un tel modèle, que les chiens de la ville suivent également ce mauvais exemple. Les groupes, ces castes au sein d’une ville déjà élitiste, n’apporteraient jamais rien de bon.

Apparemment, il puait. Cette affirmation le sorti de ses pensées. La chienne restait sur ses gardes et semblait elle aussi tendue, mais à un autre niveau que celui dans lequel il se trouvait précédemment. Alors que seuls ses nerfs tressaillaient au gré de ses ressentis et de ses sentiments, il avait ici l’impression qu’une boule d’énergie avait prit possession de cette compagne d’infortune, qui ne devait pas avoir plus d’endroit où aller que lui.

« Ouais » répondit-il en baillant « Je vois pas où est le problème. C’est juste mon odeur. »

Pour tenter de détendre l’atmosphère devenant de plus en plus irrespirable, il lui offrit quelques signaux d’apaisements que seuls les chiens, sachant composer avec ce langage corporel qui leur était propre et dont il fallait être un virtuose pour en connaître toutes les nuances, connaissent.

«  Je ne suis pas venu en ennemi, je ne cherche qu’un peu de repos » dit-il alors qu’il s’effondrait dans un nuage de poussière sur le lit de paille précédemment repéré.  Il s’enfouit à l’intérieur, pensant ainsi cacher le temps d’une possible cohabitation cette odeur qu’il portait et qui lui semblait désagréable. Ses paupières devenaient de plus en plus lourdes, ses capacités cognitives également commençaient à saturer des informations de la journée. Il avait besoin d’une pause.  

Mais jusqu’où irait-il pour une distraction ?


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